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dimanche 2 juin 2024
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Enquête/ Transports par tricycles et taxi-moto en Côte d’Ivoire:// Ces nouveaux moyens de transports qui en rajoutent à l’anarchie

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Enquête/ Transports   par   tricycles  et taxi-moto  en Côte d’Ivoire:// Ces nouveaux moyens  de transports qui en rajoutent  à l’anarchie

 D’Abidjan à Bouaké en passant par Yamoussoukro à Korhogo, l’utilisation des tricycles  ou engins à trois roues  motorisés et autres mototaxis  dans le transport des personnes et  des biens, est bien une réalité vivante  depuis quelques années.  Enquête sur  un mal nécessaire qui monte en puissance…Ce mercredi 03  avril 2019, nous sommes  au marché Mo Fêtai  de Yamoussoukro.   Il est  8 heures 30mn. C’est jour de marché à Yamoussoukro ; la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Le vent frais des derniers jours  d’harmattan nous frappent le visage. L’ambiance  est au top.  Les vendeuses de légumes et fruits  font décharger leurs bagages  des bennes   des tricycles ; sorte d’engins à tête  de moto  et  porté  par  trois roues qui   tracte   une   de benne  à  capacités variables.   Dans les alentours  de ce marché de fortune,  on les trouve  dans  les coins de rue, en attendant l’arrivée du premier client.   Ici,  les Peugeot bâchée et   pousse-pousse  en bois   d’ordinaire très visibles, ont quasiment  disparu. Renseignement pris, les pousse-poussiers se sont mués progressivement en conducteur de tricycles acquis  au prix de mille une économies. Dans le désordre et le vacarme bien organisés les braves dames, lèves tôt suivent   les différentes opérations de manutention   de leurs cartons  et autres marchandises à  exposer  ce jour de marché. Après avoir soigneusement  observé  les’ tricycliers’,   nous   nous approchons de l’un d’eux. La  trentaine révolue, les cheveux ébouriffés,  notre  interlocuteur, dit  s’appeler    Traoré  Issouf. Il y a de cela  quelques mois,     Traoré   était   serveur  de café chaud  dans l’un des sous –quartiers de Yamoussoukro. Assis à califourchon sur  son  engin,  tenant les guidons en mains et prêt à embrailler, il nous apprend avec fierté : «  Quand je suis venu  du  pays( Mali),  des frères m’ont aidé à  me trouver  un point  de vente de café chaud, au quartier Dioulabougou.  Progressivement je me suis fait une petite économie qui  m’a permis  de m’offrir   mon tricycle d’occasion  à 500 mille  Fcfa.   Avec  cet engin  je transporte les bagages des femmes   des  villages aux différents de la ville matins et soirs.  Entre temps,    je transporte les bagages   de ceux  qui viennent  faire le marché vers  les gares des gros cars qui vont à Abidjan » Mais combien  gagnent par jour  ces  débrouillards ? Après hésitation,  Traoré Youssouf qui est à ce jour propriétaire de deux tricycles nous apprend : « Avant ça marchait bien. Maintenant ça assez. Il y a trop de tricycles sur le terrain. Un voyage par quartier peut se situer entre 5 00Fcfa et 1 000fcfa voire 1500fcfa. C’est bon à prendre(…) »   Un autre jeune que nous avons pu accoster s’appelle Loukou Hycinthe. Il  est  également conducteur  de trois roues, il y a un peu plus d’un an. Selon lui, « le coût des prestations  est fixé en fonction de la distance. Si nous nous déplaçons d’un quartier à un autre, il varie entre 1 000Fcfa et 2 000Fcfa.  Mais lorsque nous devons aller chercher les produits en brousse, notamment de  la banane,  du  manioc et  les produits  maraîchers, le prix varie entre 5 000 Fcfa et 10 000 Fcfa par voyage. La recette journalière n’est pas fixe. Elle varie en fonction des jours. Le jour du marché du marché, c’est-à-dire le mercredi ça marche. On peut faire une recette de 3 000 Fcfa à 7 000Fcfa » Avant de démarrer en trombe.  Tout en  nous   jetant    au visage la fumée  noire sortie  du pot  d’échappement  de  son véhicule.  Tout comme lui,   Adama K. ,   âgé  de 25  ans,  dispose d’un tricycle depuis bientôt un an. Par le passé,  Adama  K  Travaillait avait  deux brouettes  qu’  il exploitait lui-même une.  «  Ces avec mes deux brouettes que je travaillais. Et j’ai constaté que cela n’était pas rentable et je ne  pouvais pas  de  longues distances  ni  transporter  une grande quantité de marchandises.   J’ai  vendu une d’elle  et je suis par la suite allé voir mon grand frère à Bouaké, pour m’aider à  aller à l’aventure.  Après échange, il m’a  déconseillé cette idée. Tout en promettant    m’aider à obtenir un tricycle qui pouvait m’aider à me faire  de l’argent »   nous rapporte   Adama K.  Qui dit bien s’en sortir. Non sans remercier  ce frère genereux qui est aussi propriétaire de plusieurs  engins à Bouaké.  Bouaké,  faut –il le rappeler  a été la  capitale  de l’ex-rébellion. Où en réalité, l’introduction  cet  autre  moyen de substitution  de transport  des marchandises  voire  des personnes  a pris forme  dans la mouvance de la crise militaro-politique qui a éclaté   dans la nuit  du  18 Septembre 2002. Une opération  de distribution  de remise  de   tricycles  a même a  été initiée par l’entremise  du  programme national  pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Pnddr).Ce  dans le cadre d’un projet d’auto-emploi auquel ils ont souscrit pour leur réinsertion socio-économique.  En principe,  avec  ces engins,  les bénéficiaires ne devraient  que pour le transport des productions agricoles et des marchandises et non des personnes. Ce qui devrait aider  les  ex- combattants  à s’insérer dans la société, en étant indépendants financièrement, mais de permettre l’évacuation des produits agricoles. M. Cissé Sindou, ex- cadre des Forces nouvelles ( ex- forces nouvelles) et  actuel président du Conseil régional du Folon, qui a géré   ce dossier  à l’époque dans le cadre du programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion( Pnddr) a sa petite idée de la chose. Il  se souvient : «A l’époque  à la faveur du redéploiement de l’administration dans les zones Centre nord et  ouest(  ex- Cno), nous avons géré le dossier  de la distribution des engins à trois roues aux ex- combattants. Nous  avons  sensibilisé les  jeunes  en leur disant que   l’exploitation  des   tricycles  pourrait être rentable dans le cadre de leur insertion(…)  ». (Voir interview encadré). Une autre opération similaire a eu lieu au sortir de la crise militaro- politique avec l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion,( Addr)  Ce qu’en pensent les commerçantes et autres usagersCes  jeunes débrouillards font  l’affaire  des commerçants  qui dépensent  désormais moins que par le passé quand ils   louaient les  véhicules bâchés. Des utilisateurs, ‘ les clients’ de trois roues sont satisfaits de leurs prestations.« Au niveau du transport du manioc là où les   véhicules nous prenaient au moins 20 000Fcfa,  les trois roues nous prennent entre 5 000Fcfa et 10 000Fcfa(…)  J’ai  juré de ne plus utiliser les bâchées parce que plusieurs fois  j’ai  été grugée par ces clients. Et  je me suis  retrouvée avec une dette de plus de 400 000Fcfa »   Autres points soulevés est celui relatif à la taxe de la mairie. Le mode de paiement de cette taxe se fait sur la base d’un accord entre le service financier et les détenteurs de trois roues. Celui-ci peut choisir le règlement  journalier, mensuel, trimestriel ou annuel. Ainsi on peut payer 2 000Fcfa le jour, 15 000Fcfa les trois mois ou encore 20 000f pour les six mois.    Sans nous donner un nombre précis  de tricycle en circulation   dans la ville de Yamoussoukro,   ces jeunes débrouillards payent des taxes à la mairie. De l’avis  de   M.Yao George, responsable du service transport à la mairie de Yamoussoukro, « le tricycle étant mu moyen de transport un particulier  aux jeunes frères, ce que nous exigeons,  c’est d’être à jour vis-à-vis  de l’autorité. Et cette taxe est renouvelable » Mais pourquoi cette ruée des jeunes Yamoussoukrofouè vers cette activités de conducteurs de tricycles ? A cette  question  il nous apprend sans ambages : «  Cela  s’explique  par le fait  qu’il n’y a pas d’activités à Yamoussoukro.   Ici,  nous  n’avons pas     d’usines, pas d’entreprises pour résorber le chômage. Ceux qui veulent faire quelque chose, c'est-à-dire une activité passe au cap supérieur pour devenir soit un conducteur de Taxi soit un conducteur de Massa »  Non sans  déplorer  les accidents réguliers causés par  ces tricycles.    Ces accidents  sont selon lui  dus au fait que la plupart des conducteurs  ne sont pas formés. «  Ils n’ont aucune notion du code de la route. C’est pourquoi souvent vous voyez des accidents, dits accidents bête » dit-il  avec un brin de désolation.  Il faut donc bien organiser l’activité et former au code de la route   ces conducteurs de tricycle qui rendent de nombreux services dans le convoyage des marchandises.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Légende photo : Les tricycles et mototaxis  sont désormais très actifs dans le convoyage  des marchandises  sur nos marchés( LGINFOS  DU 18 AVRIL 2019)

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