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samedi 18 mai 2024
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Crise burkinabé//Déplacements massifs des populations vers la Ci // Un expert ivoirien révèle : « La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri de toute surprise désagréable »

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Crise burkinabé//Déplacements massifs des populations vers la Ci // Un expert ivoirien révèle :  « La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri de toute surprise désagréable »

La crise burkinabé avec son lot de déplacés massifs vers sur forestier ivoirien n’est pas sans conséquences aussi bien sur la sécurité que sur l’économie cacaoyère en Côte d’Ivoire.. Dossier ( Rediffusion)
« Il faut aider le Burkina Faso à stabiliser sa partie nord. Si le Burkina perd cette partie qui est de plus en plus endeuillé par le phénomène du terrorisme, les populations de cette zone vont continuer à descendre massivement vers le sud Burkina et partant vers la Côte d’Ivoire qui n’est pas à l’abri de toute surprise désagréable : L’insécurité et d’exode massif aussi bien vers les zones à haut potentiel aurifère, la montée en puissance du phénomène d’orpaillage clandestin avec ses effets collatéraux d’insécurité ». Cette information nous été donnée en Novembre 2019, par K. Kossou, un expert du négoce café-cacao basé à Abidjan. Soit plus de deux ans, nous sommes en Janvier 2022. Précisément le 23 du même mois, une mutinerie des soldats burkinabè a fini par emporter le Président Roch Marc Kaboré, Chef du Faso, le 24 janvier 2022. A -t- on aidé comme il se doit, le Burkina Faso qui plus de deux ans après, a ‘perdu son nord’. A-t-elle point qu’au fil des années, la situation socio-sécuritaire s’est dégradée , avec son lot de morts, de mutilés à vie et de déplacés internes et externes dont une bonne partie est descendu sur la Côte d’ Ivoire. Dans certaines sous- préfectures comme celle de Tougbo seulement, dans le Bounkani, les chiffres officiels indiquent plus de 6 mille déplacés venus du Burkina Faso. Des populations frères qu’il faut assister et encadrer surtout le flux migratoire. Pour ne pas que cela en rajoute à l’insécurité transfrontalière aux frontières nord d’avec le Burkina Faso, le Mali et désormais la Guinée Conakry. Sans oublier le Liberia qui sort d’une longue période de guerre civile. Officiellement, pas de chiffres pour l’instant, mais des autorités locales et Ong parlent d’une véritable ‘invasion massive’ de certaines zones de la Côte d’Ivoire. Notamment celles de l’ouest et du sud-ouest qui ont reçues une bonne partie du flux migratoire de populations qui ont fui l’insécurité et la guerre dans le nord du Burkina Faso. Globalement, les chiffres officieux, indiquent que le nombre de déplacés a franchi les 500 mille personnes. Les chiffres du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation annonçaient qu’à la date du 31 aout 2021, « le compteur était à 498 802 personnes déplacées. La région burkinabé du Sahel conserve la tête du classement des régions accueillant le plus grand nombre de personnes ayant fui l’insécurité. La région compte 154 233 déplacés de plus que le bilan fait l’année dernière, le 8 septembre 2020 »Depuis septembre 2017,«plus de 18 000 personnes ont bénéficié d’une assistance » indiquait le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans la province du Soum. « En zone rurale, des centres de santé ont fermé ou fonctionnent au ralenti depuis le départ de certains personnels de santé en raison de l’insécurité, tandis qu’à Djibo (nord), le nombre de patients augmente plus vite que l’offre de soins disponible », souligne le Cicr. Même si de son côté, le gouvernement burkinabè a lancé en juin 2017 un Programme d’urgence (2017-2020), doté de 455 milliards de francs Cfa pour améliorer la sécurité, l’éducation, la santé et l’approvisionnement en eau potable dans la région burkinabè du Sahel, la situation ne s’est pas améliorée. Pis, elle s’est dégradée. Car, il faut trouver des ressources pour financer ledit programme. En attendant, les burkinabé qui se sentent toujours bien en Côte d’Ivoire, viennent par vague pour y trouver asile, le temps de se refaire une autre vie. Certainement dans l’agriculture et le petit commerce ambulant. Mais aussi dans l’orpaillage clandestin. Orpaillage ? Vous avez bien entendu orpaillage clandestin avec son lot d’insécurité et d’impacts négatifs sur l’environnement. Face à la montée du fléau l’ancien Président Henri Konan Bédié avait fait une sortie fracassante courant 2019, qui avait suscité de vives réactions de la part de certains pontes du Rhdp. M. Henri Konan Bedié avait dit : «L’invasion massive de toute la Côte d’Ivoire par de soi-disant orpailleurs armés, la fraude massive sur la nationalité ivoirienne sur laquelle le gouvernement ne mène aucune enquête pour arrêter le phénomène ( …) La Côte d’Ivoire subit une invasion massive, incontrôlée, de gens venus principalement des pays environnants. Le gouvernement ne fait rien pour arrêter cela. Ces problèmes dus à l’orpaillage sont répandus sur tout le territoire et bénéficient de complicités locales » De l’ avis du Dr Lassina Diarra, chercheur, spécialiste du terrorisme et de l’Islam, « l’orpaillage clandestin pourrait être un terreau fertile pour le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest, alors...vigilance ! Le président Bédié avait donc eu raison très tôt en tirant la sonnette d’alarme, et il y a lieu de le reconnaître sans faux-fuyant ! » En effet, l’orpaillage clandestin fait perdre à l’Etat de Côte d’Ivoire, plus de 480 milliards de Fcfa par an. En outre ajoute une source officielle, malgré les efforts du ministère des Mines et de la géologie, «20 départements sont touchés sur 109 que compte le pays »
L’impact des invasions sur les zones de production cacaoyères…
Une partie de ces populations comme indiqué plus haut, continue de descendre sur la Côte d’Ivoire. Selon des témoins et des Ong, l’on assiste à exode massif vers la Côte d’Ivoire. Ce à destination de certaines zones aurifères du pays et du massif forestier de l’ouest ivoirien où des forêts classées sont en train d’être recolonisées au vue et au su des autorités administratives notamment la forêt classé de la Gouendébé. Ici, des campements entiers de non ivoiriens, de véritables citadelles impénétrables sont en train de se consolider. Avec comme activité principale la culture du cacao.
Menace sur une cacaoculture durable ivoirien
« La pression est de plus en plus forte sur le massif forestier. Là où, il est de plus en plus question de protéger avec le soutien d’Ong internationales, ce qui reste encore de couvert végétal et de protection de l’environnement. Si rien n’ est fait, d’ici 15 à 20 ans, la terre dans cette partie du pays va s’appauvrir davantage et le rendement à la production de cacao va chuter vertigineusement comme ce qui s’est passé en Malaisie autrefois grande productrice de cacao » nous indique notre personne ressource, K. Kossou. Qui ne manque pas d’interpeller les autorités ivoiriennes qui savent bien ce qui se passe dans l’ouest ivoirien dont certaines parties sont en pleine reconquête même si le ministère des Eaux et forêts est en train de faire un excellent travail de déguerpissement dans les forêts classées. Que fait pour arrêter cette invasion massive ? Peut-être le Programme social du gouvernement relatif à la « Lutte contre la fragilité des zones frontalières du Nord », lancé par le Premier ministre Patrick Achi, le 22 janvier 2022 à Tougbo dans la région du Bounkani, pourrait être en partie, une des solutions. Ce programme d'appui à l'insertion des jeunes des zones frontalières du nord, fait partie intégrante de l’axe 1 du Programme social du gouvernement relatif à la « Lutte contre la fragilité des zones frontalières du Nord » Ce Programme Spécial, dont le coût global est de 8 602 216 030 de Fcfa, permettra d’offrir des opportunités de formation et d’insertion à 19 812 jeunes. Sont concernés, les régions du Bounkani, du Tchologo, du Poro, de la Bagoué, du Kabadougou et du Folon. Rappelons qu’avec la situation de crise qui prévaut dans le nord du Burkina et d’une manière générale au pays des hommes intègres, depuis la chute de l’empire Kadafi en fin 2011( Jamaryah Libyenne), la communauté burkinabé vivant en Côte d’Ivoire est très sollicitée financièrement. De 50 milliards de Fcfa il y a quelques années, le niveau du transfert des avoirs des Burkinabé vers leur pays d’origine a franchi les 100 milliards de Fcfa par an.
Bamba Mafoumgbe,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

In Le Temps du 27 JANVIER 22
Légende photo : campement déguerpi dans une forêt classée de la Guoimdebé….

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